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Ganache (Anne Garabedian France Bleu)
25 avril 2013

Intercontinental Marseille Hôtel Dieu : l'article

 

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Ouverture de l’Intercontinental Hôtel Dieu de Marseille (voir aussi album photo)

 Découverte du lieu historique et bientôt mythique, les discours de ceux qui l’ont fait naître, la visite de tous ses recoins en photos, et les ambitions : il ne fallait pas se tromper dans le choix du chef, et ouvrir le lieu aux marseillais.

 Moment très solennel lors de la conférence de presse. Nous devons bien être 150 dans la salle, à écouter religieusement ceux qui ont œuvré depuis 10 ans pour que ce projet monumental aboutisse : pour que l’ancien hôpital devienne le plus bel hôtel de Marseille. IHG, Axa et Cogedim racontent ainsi chacun leur tour, avec des discours rédigés et lus au pupitre, combien il a été long et difficile de faire aboutir ce projet.

 Il y a eu tellement d’incertitudes à renverser que beaucoup ont douté de la faisabilité. L’adjointe au maire chargée du tourisme à Marseille Dominique Vlasto en avait même fait le pari : lorsque le projet aboutirait, elle se baignerait dans le port. C’est chose faite depuis quelque jours, la photo de notre députée européenne en train de faire la brasse dans le Vieux Port a été publiée dans la Provence.

 En les écoutant, on se rend compte que ces investisseurs ont misé sur Marseille, sur notre ville que nombre d’entre nous peinent à soutenir. Ceux-là ont mis beaucoup d’énergie et de fonds en pariant sur la ville, bien avant qu’elle soit désignée Capitale de la culture. 10 ans de réflexion, 4 ans de travaux, 100 millions d’investis, 194 chambres, et 3 restaurants. Chapeau bas.

 Il y avait plusieurs enjeux à ne pas sous estimer, et notamment le fait de rendre cet hôpital aux marseillais, qui gardent encore le souvenir d’une  visite ici à un proche malade. Le lieu, qui leur a été fermé pendant 20 ans, les touche affectivement. C’est un beau monument, comme on en a peu, extrêmement bien placé, dont la vue sur le port et la Bonne Mère est si belle qu’elle ne peut leur être interdite.  Mais certains rient de cette volonté mégalomane : comment leur ouvrir grand les portes quand on leur annonce que le prix des chambres oscille entre 300 et 5000 euros ?

 Eh, oh !! Arrêtons un peu… Bien sûr que les marseillais ne vont pas s’installer à l’hôtel… Les chambres sont pour une clientèle européenne et internationale, dont la plupart ne venaient pas à Marseille, et pour qui il manquait un lieu de cette taille et de cette qualité. Mais l’Hôtel Dieu est ouvert : le rez de chaussée et l’accueil de l’hôtel, la terrasse, les escaliers classés, sont ouverts à tous, et il est impensable de venir à Marseille sans prendre un café au Capian, le bar aux moquettes dans lesquelles je m’enfonce jusqu’aux genoux, et aux fauteuils de velours où je me love comme dans un cocon. On peut aussi y prendre un pan bagnat ou le milk shake de Bouille-Abaisse de Lionel Levy, qu’il a ramené d’ Une Table, Au Sud.

 Pour la cuisine, il fallait prendre garde à ne pas téléscoper un parisien venu du grand nord pour nous faire apprendre à faire une bouillabaisse. C’est donc Lionel Levy qui a été choisi, le plus marseillais d’entre nous, bien que toulousain. Après avoir fait ses classes chez Cambdeborde, Fréchon et Ducasse (chez qui il est resté 6 ans), Lionel Levy avait relevé le challenge de Marseille il y a 13 ans. Je crois qu’il n’en repartira plus jamais…

 Il se lance aujourd’hui un nouveau défi, passant de 7 personnes dans son ancienne équipe à bientôt 50. Car il ne se contente pas de créer les recettes du restaurant gastronomique Alcyone qui ouvrira en septembre : il est aux commandes de la Brasserie les Fenêtres, du bar le Capian, du room service, des petits déj, et des banquets et séminaires. Y’a du taff… mais le garçon en a sous la pédale, il aime être un peu attendu pour se surpasser encore.

 Il est bien possible que certains ne lui laissent pas le temps d’arriver avant de critiquer ses assiettes, comme ça a été le cas pour Michel Portos. A peine installé au Malthazar, ceux qui espéraient manger 2 étoiles pour 31 euros ont été déçus. Ben oui, c’est sûr. Et les hésitations du service les premières semaines avaient été mises en exergue de façon aussi voyante que la réputation du chef, qui l’avait précédé. Pas encore là, on avait déjà un avis. Il est probable que les mêmes ne soient pas tendres avec Lionel.

 Mais les épaules sont là, l’expérience, et le talent. Surtout, il garde l’œil qui pétille quand il parle cuisine. Loin des fourneaux il est malheureux. Il touche, le chef ! La vérité !

 

Brasserie les Fenêtres  : réservations au 04 13 42 42 40 

En photos : Lionel Levy et Laurent Bunel, chef de l'Intercontinental Carlton Cannes.

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